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in VOL 52 - N° 716 - Juin - Prise en charge de l'hémochromatose. (Bulletin de Soins) / Florence MICHON
Titre : La saignée à travers les âges. Type de document : texte imprimé Auteurs : Danièle ÉTIENNE, Auteur Année de publication : 2007 Article en page(s) : 46 Langues : Français (fre) Tags : Saignée, histoire Note de contenu : "Dans l’esprit de chacun, le mot “saignée” est apparenté à une effusion de sang destinée à soulager l’homme pour une raison médicale ou rituelle. Saint Bernard disait : « Il y a deux causes pour tirer du sang à l’homme : ou bien il en a trop ou bien il l’a mauvais ».
Pratiquée dès l’Antiquité
La saignée est encore utilisée de nos jours, mais avec des indications bien précises, ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est une pratique ancestrale qui débute bien avant le ii e siècle avant Jésus-Christ. Elle touche toutes les civilisations et tous les pays. Les Grecs et les Arabes, avant que l’Islam ne soit instauré, saignaient par ventouses : cet acte était appelé la “hijama”. En Égypte, des traces de cette pratique ont été retrouvées sur une sculpture d’un verre destiné à retirer le sang, gravé dans les murs du temple Comombo. Enfin, on pense que La chine pratiquait la saignée par ventouse depuis plus de 4 000 ans.
Au ii e siècle avant J.-C., Claude Galien, physicien romain et médecin des gladiateurs, fut l’un des adeptes de cette pratique, s’inspirant des théories d’Hypocrate2 et d’Aristote.
À cette époque, ces philosophes-médecins pensaient, tout comme en médecine chinoise, que la santé de l’homme dépendait d’un équilibre entre les quatre humeurs du corps, correspondant par analogie aux quatre éléments de l’univers :
le sang (feu) ;
la lymphe, ou pituite (air) ;
la bile jaune (terre)
la bile noire ou atrabile (eau).
Lorsqu’un tempérament était trop sanguin, il fallait pratiquer une saignée pour retrouver cet équilibre tant recherché.
Du Moyen-Âge au xix e siècle
En France, c’est au Moyen Âge, période d’émergence de nombreuses découvertes, que fut pratiquée la saignée d’une manière excessive. Cette évacuation de sang, désignée en 1130 sous le nom de saignée, était pratiquée par des chirurgiens.
Du xii e au xvii e siècles, les saignées étaient abondantes, provoquant parfois la mort des malades. On rapporte que sur les champs de bataille, la saignée était de mise sur des blessés perdant leur sang et causait bien souvent leur mort.
C’est au xvii e siècle que fut découverte la circulation sanguine. Les chirurgiens saignaient les malades, mais aussi les gens en bonne santé. Par exemple, les moines étaient saignés quatre fois l’année dans un espace appelé “la maison des saignées”.
On utilisait pour les saignées :
des lancettes pointues à double tranchant, et pourvues de lames droites ;
des ventouses qui aspiraient le sang par succion (technique venant de l’Antiquité) ;
des ventouses à lames au xvii e et xviii e siècle ;
des sangsues (le mot “sangsue” venant de l’anglais médiéval “leech”, synonyme de médecin).
La saignée est également présente dans la littérature classique. En 1666, Molière écrit L’amour médecin, comédie-ballet qui parodie les excès de la saignée. Voici un extrait des conseils de M. Tomès à Sganarelle : « Monsieur, nous avons raisonné sur la maladie de votre fille, et mon avis à moi, est que cela procède d’une grande chaleur de sang. Ainsi je conclus à la saignée le plus tôt que vous pourrez »3.
Dans son Avis au peuple sur sa santé, le médecin suisse Simon-André Tissot affirme en 1763 que trop de sang ou un sang enflammé sont les deux seules causes nécessaires de la saignée4.
Après le xviii e siècle, la saignée tend à disparaître. Elle sera remplacée par la pose de sangsues destinée à se nourrir du sang en l’aspirant. Il faudra que Georges Washington, premier président de la république des États-Unis, meure en 1799 d’une saignée pour que cette pratique cesse.
1 Saint Bernard. Des saignées spirituelles. Sermon CVIII.
2 Hippocrate. De la nature de l’homme. In : L’art de la médecine. Flammarion, 1999.
3 Molière. L’amour médecin, acte II, scène 4.
4 Tissot S-A A-D. Avis au peuple sur sa santé ou traité des maladies les plus fréquentes. Quai Voltaire histoire, Édima, 1993.En ligne : http://www.em-consulte.com/article/85789/article/la-saignee-a-travers-les-ages Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=9670
in Soins > VOL 52 - N° 716 (Juin) . - 46[article]Exemplaires (1)
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