Accueil
Le CDI est ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 18h00.
Résultat de la recherche
1 recherche sur le tag 'Parcours de vie,territoire, prestation, vieillissement, retraités, APA, ségrégations sociales, citoyenneté, personne âgée'
Affiner la recherche Générer le flux rss de la recherche
Partager le résultat de cette recherche Interroger des sources externes Faire une suggestion
Titre de série : Gérontologie et société, 138 Titre : Vieillesses ordinaires Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2011 Importance : Broché. 275 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 26,50 € Langues : Français (fre) Tags : Parcours de vie,territoire, prestation, vieillissement, retraités, APA, ségrégations sociales, citoyenneté, personne âgée Résumé : Maximilienne Levet-Gautrat, sociologue, affirmait dès 1994 dans la revue « Générations » que la vieillesse pouvait être caractérisée par quatre « valeurstierces », tierces comme le Tiers État : la lenteur, la fragilité, la frugalité et la disponibilité. Dix-sept ans plus tard, ces quatre mots peuvent aider à regarder l’avance en âge et à en tirer le rôle profond des plus âgés.
La lenteur, le plus souvent, n’est pas volontaire : la personne vieillissante se voit, en effet moins agile, moins rapide dans ses gestes puis dans sa pensée même. Le ralentissement porte très inégalement sur les diverses fonctions mais devenu sensible, il marque le grand âge. Mais cette lenteur s’oppose à la précipitation qui caractérise les sociétés modernes, à l’extrême vitesse des calculs électroniques. Elle est un des facteurs d’exclusion plus ou moins brutale des vieux des champs sociaux. Car il faut aller vite pour répondre aux questions de la voix désincarnée d’un répondeur, aller vite pour taper son code aux DAB, aller vite pour traverser une rue, aller vite pour pleurer un défunt. Et pourtant, une réflexion intergénérationnelle s’amorce pour ralentir ce rythme : mouvement peut-être encore anecdotique de la slow-food amoureuse de la qualité, opposée aux fast-food insipides, introduction de vitesses variables dans divers mécanismes, limitation de vitesse sur la route... Pas encore une vertu ou une valeur, la lenteur n’est déjà plus tout à fait une tare.
La fragilité est une situation de risque pour l’équilibre de la vie et de la santé. Les incapacités relativement mineures qui existent et s’accroissent n’entravent pas encore l’autonomie de vie mais le moindre accroc peut faire basculer. Sans conduire nécessairement à la « dépendance », la fragilité caractérise le très grand âge. Sa reconnaissance oblige à l’adaptation de l’environnement et à des précautions dans la surveillance individuelle de la santé des personnes âgées mais aussi de tous ceux –vieux ou pas– qui, momentanément ou durablement, présentent des défaillances.
La frugalité n’est pas toujours, elle non plus, volontaire. Même si les retraités de France ont un niveau de vie globalement équivalent à celui de l’ensemble de la population, pour chaque retraité cette situation correspond le plus souvent à une diminution de revenus : une certaine forme de frugalité s’impose. La frugalité, la modération des consommations, cette sorte d’aurea mediocritas des Anciens (la modération demeure dorée !) peut aussi constituer un appui, une compensation à la fragilité, une autre façon de savourer la vie. Les mouvements écologiques s’appuient sur les valeurs de fragilité de notre environnement et de frugalité dans son exploitation pour un meilleur partage des richesses naturelles et du travail humain et ainsi rejoindre ces valeurs, au-delà des spécificités politiques et sans ascétisme.
La rapidité et l’avidité ne rendent disponible ni à l’épanouissement personnel, ni à l’attention aux autres. La disponibilité est aussi une des ouvertures de la vieillesse : n’étant plus contraint au travail productif, moins chargé de responsabilités familiales, le retraité peut davantage s’ouvrir aux autres puisqu’il dispose de plus de temps disponible. Est-il, pour autant, plus disponible aux autres ? La question n’est pas résolue : les avis péjoratifs sur la vieillesse en montrent l’égoïsme, le repli sur soi et sur le passé pendant que d’autres la voient comme âge de la sagesse, de la transmission et du lien. La disponibilité de l’aîné est-elle une constatation ou un souhait, un projet ou un rêve ?
Dans une sorte d’écho aux réflexions de Maximilienne Levet, l’OMS a lancé en 2005 le guide des « Villes amies des aînés » qui a été adopté par plusieurs centaines de villes dans le monde et notamment en France. Ce guide qui est, en quelque sorte, le pendant du projet des « Villes amies des enfants » lancé par l’UNICEF dès 2002, montre l’intérêt croissant des collectivités humaines à l’égard de leurs membres réputés naturellement plus « fragiles » que les adultes dominants, mais dont le rôle social ne doit pas être occulté. L’analyse des diverses préconisations montre qu’hormis des recommandations « techniques » particulières (accès aux aides et soins si nécessaire pour tous, accès à l’éducation pour les enfants…), l’adaptation des villes à ces populations plus fragiles améliore aussi la qualité de vie de l’ensemble de la population, confirmant l’affirmation : « projeter pour les jeunes, c’est exclure les vieux, projeter pour les vieux c’est inclure tout le monde ».
Cette « conception universelle », universal design, est nécessaire dans un monde de longévité : accessibilité, environnement, objets, appareils doivent y être conçus pour être destinés au plus grand nombre, au-delà des différences de taille, de force, d’habileté. C’est là sans doute un des apports les plus puissants de la « révolution de la longévité » à l’ensemble de la société.
La plupart des textes, articles, recherches sur la vieillesse s’intéressent d’abord à la vieillesse extra-ordinaire : la vieillesse fragilisée, malade, infirme, « dépendante ». Celle-ci se trouve – de fait – concentrée dans la dernière période de la vie, heureusement minoritaire, même à ces grands âges. Plus de la moitié des bénéficiaires de l’APA ont dépassé 79 ans et le quart 89,5 ans. Les médecins s’intéressent à la santé, certes, mais au quotidien, ils traitent la maladie. Les solidarités publiques s’intéressent à tous les citoyens, certes, mais elles traitent des difficultés plus grandes et de leur compensation. Les personnes âgées sont ainsi considérées comme des éléments « passifs » de la société, ceux qui « reçoivent » plus qu’ils ne donnent/participent – à la limite (inconsciemment franchie parfois) de la « bouche inutile ».
Or, lorsqu’on on examine les travaux sur les solidarités informelles, on relève très peu de documents relatifs aux aides financières et humaines descendantes, pourtant bien cernées par Claudine Attias-Donfut, son équipe et quelques autres, alors que ces mêmes aides, lorsqu’elles sont ascendantes, sont très largement décrites.
Les conjoint(e)s eux(elles)-mêmes âgé(e)s sont de très loin les principaux pourvoyeurs d’aide aux personnes âgées fragilisées. Leur situation est largement évoquée dans l’accompagnement de maladies lourdement handicapantes comme les maladies neuro-dégénératives, mais beaucoup moins dans les soutiens « croisés » des ménages âgés ordinaires qui, grâce à ces échanges spontanés, peuvent maintenir plus longtemps une grande autonomie de vie et une meilleure participation sociale. Ces entraides disparaissant lors du veuvage, celui-ci se révèle une situation dangereuse, davantage même pour les hommes, plus tardivement frappés, que pour les femmes qui peuvent passer de longues années dans une solitude souvent douloureusement vécue, plus ou moins atténuée par les relations familiales et amicales.
La grand-parentalité active, qui vient d’être décrite dans la note n°199 du Centre d’Analyse Stratégique est très importante notamment dans la combinaison des obligations familiales et professionnelles. Les grands-parents fournissent plus de 23 millions d’heures d’accueil des petits-enfants, autant que les assistantes maternelles. Ce sont pour la plupart des seniors retraités, davantage que des septuagénaires.
La question de l’arrière-grand-parentalité, concernant désormais plus de 2 millions de personnes en France commence à être étudiée. Il semble que la présence de ces bisaïeul(e)s (rarement encore trisaïeul(e)s) qui ont presque tous dépassé les trois quarts de siècle puisse donner aux enfants le sens de la durée, de la transmission, du vieillissement, surtout lorsque ces arrière-grands-parents, même encore autonomes, ne peuvent plus comme beaucoup de grands-parents le font, les accueillir, surtout très jeunes, mais les rencontrer dans des relations moins fréquentes mais qui peuvent demeurer intenses.
Il a été également relevé que les aides financières descendantes des seniors et personnes âgées aux jeunes adultes ou aux enfants et adolescents sont beaucoup plus importantes que les aides ascendantes. Les chiffres de celles-ci sont globalement plus faibles mais plus visibles, dans la mesure où, souvent, la charge en est plus lourde individuellement. Il n’est que de voir les restes à charge à domicile ou en institution lorsque des personnes âgées ou du grand âge requièrent des aides et soins de longue durée d’une certaine importance. Les aides « descendantes » sont plus fréquentes et très inégales, du menu cadeau de fête à l’aide à l’acquisition d’un bien durable (véhicule, logement...), sans compter l’accueil d’enfants ou petits-enfants adultes en difficulté.
Autant et plus que des « aidés » le « senior » et la « personne âgée » sont des « aidants », ils apportent un concours d’intensité, bien entendu, inégale, à leurs pairs dans l’âge mais aussi aux autres membres de leur entourage, y compris aux « grands aînés » qui peuvent être leurs parents.
Nombreux dans la cité, utiles dans la société, les vieux ordinaires rejoignent les vieux extra-ordinaires, – ceux qui sont aidés après avoir aidé, ceux qui « sont » et n’« agissent » plus –, ils les rejoignent dans ces transmissions, ces utilités incommensurables, ineffables, impalpables, immatérielles qui sont le véritable ciment des sociétés. Ces transmissions de la pensée, du sentiment, de la mémoire, ces transmissions qui s’enrichissent sans trêve depuis toujours, partout et en chaque lieu. Gardiens, dit-on, des traditions, les vieux, les anciens, les aînés savent désormais être témoins de transformations, eux qui en ont vécu tant. Dans une société dont les techniques bougent très (trop ?) vite, être un aîné vivant veut dire être quelqu’un qui a su adapter son quotidien à ces bouleversements.En ligne : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2011-3.htm Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=792 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 0PE469 015 FOR Livre Bibliothèque IFSI de l'IHFB Gérontologie / Gérontopsychiatrie Disponible Aucun avis, veuillez vous identifier pour ajouter le vôtre !