[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
N° 120 - Décembre - Santé-environnement : quinze ans de politiques publiques. |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Daniel BLEY, Auteur ; Francelyne MARANO, Auteur ; Fabien SQUINAZI, Auteur |
Année de publication : |
2022 |
Importance : |
Agrafé. 71 pages |
Présentation : |
couv. illus |
Format : |
29,7 x 21 |
Prix : |
18,50 € |
Note générale : |
"Ce sont les crises sanitaires à répétition de l’ère industrielle depuis la fin du xixe siècle qui ont contribué à l’émergence du concept de santé environnementale
ou santé‑environnement.
Les crises sanitaires ont été associées à des pollutions chroniques ou accidentelles comme le great smog de Londres (1952), la maladie de Minamata (1956), la catastrophe de Seveso (1976), les accidents nucléaires de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011), les crises de l’amiante et de la chlordécone dans les années 1990, l’incendie de Lubrizol (Rouen, 2019)... Chacune d’entre elles a entraîné une prise de conscience des risques que faisaient courir à la santé humaine, mais aussi à l’environnement, un développement technologique et une urbanisation incontrôlés de nos sociétés. Si nul ne peut nier les bienfaits que l’industrialisation a apportés en confort de vie et en démocratisation des objets pour le plus grand nombre, son corollaire a été une surexploitation des ressources naturelles associée à leur gaspillage et à la dégradation de l’environnement. Le développement de l’automobile au xxe siècle, l’utilisation sans compter des ressources énergétiques pour les besoins des usines et des villes a conduit à des problèmes majeurs de pollution atmosphérique. Le développement de l’industrie chimique après
la Seconde Guerre mondiale a débouché sur la synthèse de centaines de milliers de molécules qui servent à la fabrication de la plupart des produits de consommation et qui pour beaucoup sont des dérivés du pétrole, dont en particulier les plastiques. Malheureusement, il a fallu attendre le constat que certaines de ces molécules posaient de graves problèmes sanitaires (cancérigènes, reprotoxiques, persistants dans l’environnement, perturbateurs endocriniens) pour qu’une réglementation stricte se mette en place à la fin du xxe siècle.
Parallèlement, le développement de l’agrochimie après la Seconde Guerre mondiale avec son utilisation massive de pesticides (insecticides, herbicides, fongicides) et d’engrais a permis une augmentation très importante des rendements agricoles pour nourrir les populations. Mais, là encore, les impacts négatifs ont tardé à être pris en compte et de nombreuses molécules sont maintenant interdites. Cependant, certaines d’entre elles comme le DDT, le lindane, la chlordécone ou l’atrazine sont des contaminants qui persistent dans les sols, dans l’eau, dans l’alimentation des décennies après leur interdiction. Certaines d’entre elles sont également des contaminants humains, en particulier des enfants, ainsi que le montrent les programmes de biosurveillance en France et à l’international.
Ces constats des impacts de la pollution environnementale sur la santé humaine et plus récemment sur les écosystèmes se sont donc faits progressivement. C’est seulement en 1994, à la conférence d’Helsinki, que l’Organisation mondiale de la santé définit la « santé environnementale » en incluant à la fois « les facteurs, physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement » et les « pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des générations actuelles et futures ». L’OMS a joué un rôle important dans l’essor des
planifications à l’échelle nationale et internationale visant à réduire les expositions environnementales des populations afin d’améliorer leur santé. À la suite des conférences inter‑ministérielles de Londres (1999) et de Budapest (2004), organisées par l’OMS, et en cohérence avec la Stratégie santé‑environnement élaborée par la Commission européenne (SCALE), le premier Plan national santé environnement (2004‑2008) a été adopté en France. Il s’appuyait sur le rapport d’une commission d’orientation et était construit sur une approche de l’ensemble des expositions environnementales subies par la population générale. Depuis lors, la France élabore tous les cinq ans, un Plan national santé‑environnement (PNSE). Deux autres Plans nationaux santé‑environnement (PNSE) ont ainsi suivi sur les périodes 2009‑2013 et 2015‑2019.
L’élaboration tous les cinq ans du PNSE est inscrite dans la loi de santé. Un article de cette loi stipule que ce plan prend notamment en compte les effets sur la santé des agents chimiques, biologiques et physiques présents dans les différents milieux de vie, y compris le milieu de travail, ainsi que ceux des événements météorologiques extrêmes. Les objectifs affichés sont de réduire l’impact négatif de l’environnement sur la santé, d’avoir une meilleure prise en compte de la santé‑environnement à toutes les échelles du territoire, et de permettre le développement des programmes de recherche structurés.
Réglementairement il est prévu que le PNSE concoure à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de santé définie par le gouvernement, qui détermine, de manière pluriannuelle, des domaines d’action prioritaires et des objectifs d’amélioration de la santé et de la protection sociale contre la maladie.
La déclinaison du PNSE en plans régionaux (PRSE) par les agences régionales de santé et les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) est également inscrite dans la loi de santé.
Le Haut Conseil de la santé publique a été sollicité par une saisine conjointe du Directeur général de la santé (ministère des Solidarités et de la santé) et du Directeur général de la prévention des risques (ministère de la Transition écologique et solidaire) du 27 mai 2020 afin de mener une évaluation des trois premières générations de PNSE. L’objectif était de porter un regard sur quinze ans de leur mise en œuvre et de leur déclinaison dans les PRSE en faisant ressortir les facteurs et leviers de changement des actions sélectionnées, les progrès accomplis mais aussi les freins rencontrés, afin de dégager des enjeux prioritaires pour le futur dans le domaine santé‑environnement. L’évaluation s’est appuyée sur le choix d’un nombre limité de thématiques environnementales et sanitaires, qui a été
déterminé par les experts constituant le groupe de travail mis en place par le HCSP.
De plus, des thématiques transversales essentielles mais peu prises en compte dans les évaluations précédentes ont été analysées : l’évolution de la perception du public des risques liés à l’environnement en général et pour les quatre thématiques considérées ainsi que les actions d’information et de formation menées à l’échelle nationale et régionale. Les principaux résultats de cette évaluation collective sont présentés dans le rapport du HCSP du 18 mars 2022 et dans ce dossier auquel ont été associés également les différents acteurs de ce domaine pluridisciplinaire qui se doit d’impliquer toutes les parties prenantes : chercheurs et experts, administrations centrales et régionales, associations de défense de l’environnement, industriels, élus. C’est l’approche qui a été choisie depuis le Grenelle de l’environnement pour l’élaboration et le suivi des plans santé‑environnement et qui transparaît également dans ce dossier."
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Langues : |
Français (fre) |
Tags : |
Politique publique, santé, environnement, polluants, alimentation, consommation, impact sur la santé, risques émergents, produits chimiques, climat |
En ligne : |
https://www.hcsp.fr/explore.cgi/Adsp?clef=1181 |
Permalink : |
http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=bulletin_display&id=2194 |
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