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Détail de l'auteur
Auteur Claudine ATTIAS-DONFUT
Commentaire :
Sociologue, directrice de recherche à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), Claudine Attias-Donfut est une spécialiste internationalement reconnue des relations entre générations. Elle a publié notamment Sociologie des générations (PUF, 1988), Les Solidarités entre générations (Nathan, 1995), Le Nouvel Esprit de famille (avec N. Lapierre et M. Segalen, Odile Jacob, 2002), L’Enracinement (Armand Colin, 2006) et Grands-parents (avec M. Segalen, Odile Jacob, 2007). Économiste, François-Charles Wolff est professeur à l’université de Nantes et chercheur associé à l’INED. Il a acquis une réputation internationale par ses travaux sur les transferts entre générations, sur lesquels il a publié de nombreux articles de référence.
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Titre de série : Gérontologie et société, 109 Titre : Fragilités Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2001 Importance : Broché. 225 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 25 € Note générale : La fragilité paraît comme une évidence lorsqu’on veut décrire la situation de certaines personnes âgées. Ce concept fait partie des outils fréquemment utilisés en Gériatrie. Le bon clinicien gériatre avec son expérience, ses connaissances et son intuition semble capable de distinguer au sein d’une population très hétérogène, des individus « fragiles » qui risquent de basculer vers une situation clinique beaucoup plus altérée que ne le laisserait envisager leur état au moment de l’évaluation.
Depuis son émergence, il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, l’usage du terme fragilité a connu un succès grandissant dans la littérature sans qu’aucune définition consensuelle ne puisse en être donnée. Il est même souvent utilisé sans définition précise devant des maladies chroniques invalidantes ou des pertes d’autonomie motrice ou des déficiences intellectuelles et cognitives pour les sujets qui entrent en institution.
Cette notion paraît simple mais plus on tente de l’approcher et de la définir plus elle devient complexe.
La revue de la littérature permet de retrouver plus de 30 définitions de la fragilité. Ce grand nombre de définitions suggère que de très nombreux facteurs y contribuent sans pour autant que l’on puisse savoir comment ils sont reliés entre-eux ni même s’il y a une signification commune de la fragilité.
Les définitions de la fragilité évoluent aussi avec le temps.Langues : Français (fre) Tags : Fragilité, personne âgée, vie quotidienne, impact, grille AGGIR, résilience, vulnérabilité, psychogérontologie, protection, droit, institution En ligne : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2004-2.htm Format de la ressource électronique : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2004-2-page-10.htm Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=788 Exemplaires (1)
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Gérontologie et société, 110. Âges et handicaps / Françoise FORETTE (2004)
Titre de série : Gérontologie et société, 110 Titre : Âges et handicaps Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2004 Importance : Broché. 331 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 25 € Note générale : Le XXIe siècle semble devoir être caractérisé par un double phénomène. L’augmentation de la longévité moyenne de la population conduit à une nouvelle structure d’âge : les enfants et les adolescents diminuent en pourcentage, les adultes présumés actifs diminuent également, les personnes âgées, quant à elles, augmentent en pourcentage et en chiffres absolus, notamment aux grands âges, après 75 ou 80 ans. Les conséquences de ce changement massif de structure seront importantes dans tous les secteurs de la société, qu’il s’agisse de formation, d’emploi, de culture, de santé ou de toute autre activité.
La combinaison de l’évolution de la longévité moyenne et de celle du niveau et des modes de vie ainsi que des connaissances et pratiques médicales, renforceront les notions de durabilité, de « chronicité ». Beaucoup de personnes atteintes de maladies ou d’accidents jadis létaux survivront et le font déjà sans avoir pu être intégralement rétablies, « restaurées » et nécessiteront durablement sinon définitivement un environnement et/ou un accompagnement sociétal, social, médical ou technique adaptés. Les données de l’organisation de la société et de la protection sociale devront apprendre à prendre en compte ces nouveaux besoins.
Nous vivons un paradoxe permanent qui fait coexister un plus grand nombre de personnes de tous âges, en pleine possession des capacités humaines, intellectuelles comme physiques, vivant mieux, plus longtemps et un nombre croissant de personnes fragilisées qui, autrefois, n’auraient pas survécu et qui poursuivent leur vie dans des conditions que cette même société, plus ou moins bien, vise à rendre plus satisfaisantes.
La survie prolongée des personnes handicapées est plus radicalement nouvelle que celle des vieillards « ordinaires ». Quelques grands vieillards ont toujours existé, le bouleversement tient à leur durée de vie plus grande dans un état de fragilité et à leur nombre rapidement croissant : on constate une transformation quantitative qui aboutit à une sorte de mutation qualitative. S’agissant des personnes handicapées, le bouleversement est plus absolu, puisque certaines d’entre elles qui ne survivaient jamais au-delà de quelques années connaissent désormais des espérances de vie proches de l’ordinaire. Presque tout est à apprendre : la situation n’est observée que depuis un petit nombre d’années et l’analyse des conséquences de ce vieillissement ainsi que les propositions d’action sont encore insuffisantes.
Certes, une meilleure adaptation de l’environnement social à certaines incapacités diminuerait les situations actuelles de handicap, pour les personnes déjà reconnues handicapées comme pour celles qui ne le sont pas, et rendrait la société plus « accueillante » à tous. Dans tous les domaines de la vie sociale des efforts doivent être entrepris ou poursuivis afin d’éviter des exclusions « techniques » scandaleuses, en termes d’accessibilités/maniabilités/ intelligibilités de toute nature, matérielles, organisationnelles, langagières ou autres. Des efforts non moins importants sont nécessaires pour juguler les exclusions « culturelles », non moins scandaleuses.
Il n’en demeure pas moins que les déficiences personnelles subsistent et que la seule « ouverture » de la société par les adaptations souhaitables et nécessaires ne peut suffire pour assurer les compensations indispensables, indépendamment des politiques absolument nécessaires de prévention, dépistage, traitements de toute sorte, éducation/rééducation/réadaptation.
C’est un problème de société pour deux raisons essentielles. D’abord, il s’agit de la conception même que l’on veut avoir et promouvoir de la qualité d’humain elle-même : l’homme (au masculin comme au féminin) garde-t-il sa qualité, sa dignité d’homme lorsque ses capacités de pensée, d’expression, d’action sont altérées par une quelconque déficience ? Si la réponse est positive, la poursuite de leur vie par des personnes handicapées exige que soient mis en place les moyens financiers, techniques, matériels, conceptuels, humains de leur garantir la qualité, la dignité, la « décence » de cette vie.
En second lieu, il s’agit de plus en plus d’un problème massif. Le nombre des personnes âgées en situation de « dépendance » – besoin d’aide d’autrui – peut être estimé en France, aujourd’hui à 1,2 millions de personnes et doublera dans les 30 ans. Le nombre de personnes définies comme handicapées, ayant ou non besoin de l’aide d’autrui pour vivre décemment dépasse 4 millions, parmi lesquelles plusieurs centaines de milliers atteignent 50 ans et ce chiffre va s’accroître.
Il devient donc urgent de se préoccuper concrètement des mesures spécifiques éventuellement nécessaires. L’avance en âge ne doit pas constituer un critère d’ouverture de droits : le principe de non-discrimination, d’égalité de droits entre les êtres humains doit être rigoureusement respecté et les dispositifs spécifiques à telle ou telle tranche d’âge doivent donner lieu à examen méticuleux pour bien vérifier leur bien-fondé, les transformer ou les supprimer.
En revanche, l’âge demeure un paramètre important à retenir dans toute analyse de situation et toute proposition d’organisation et d’action. S’agit-il de l’âge calendaire daté administrativement, ce qui serait commode pour le législateur ou l’administrateur ? Ne s’agit-il pas plutôt de la prise en compte attentive des évolutions liées à l’écoulement du temps ? Ne s’agit-il pas de considérer les expériences, les références, l’histoire de chacun et de chacun dans sa famille, son groupe social ? Ne s’agit-il pas d’observer, d’analyser les transformations, positives et négatives que l’écoulement du temps entraîne sur l’état de santé, de validité, de conscience, combiné avec les déficiences déjà constatées antérieurement ?
L’intégration de la notion de temps dans la réflexion autour des besoins, des aspirations des personnes handicapées permet alors de mieux adapter les réalisations à l’état de ces personnes, à vérifier ce qui peut être proposé à la fois aux personnes à raison de la nature de leur handicap et à raison de leur âge. L’histoire de chacun est rythmée par des périodes de durée inégale correspondant à des événements particuliers, à un environnement qui évolue, à un état de santé et de validité ou d’invalidité qui se transforme progressivement ou par à-coups.
De ce fait, les solutions proposées exigent imagination et souplesse : il ne saurait y avoir de système préétabli et cela rend les choses bien malaisées pour ceux qui doivent réglementer et organiser : ils aiment les situations simples qui les rassurent car elles leur permettent de croire en la justesse et la justice de leurs décisions. La diversité des expériences s’adapterait mieux à la diversité des situations.
L’évaluation des unes et des autres fait entrer dans des champs de réflexion nouveaux et pourtant, il s’agirait tout simplement de pouvoir être vieux, être handicapé, être vieux et handicapé ou d’être handicapé et vieux avec toutes les nuances nécessaires, afin de pouvoir être vivant jusqu’au bout.Langues : Français (fre) Tags : Age, handicap, fragilité, personne handicapé, handicap mental, handicap physique, personne âgée, vie quotidienne, longévité, situation handicap, vieillissement, personnes déficientes intellectuelles âgées, accueil des personnes handicapées Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=790 Exemplaires (1)
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Titre de série : Gérontologie et société, 116 Titre : La nuit Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2006 Importance : Broché. 260 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 25 € Langues : Français (fre) Tags : nuit, sommeil, grande vieillesse, travail de nuit, sommeil des seniors, approche juridique, lit médicalisé, institution, rituels du coucher, contention physique, gériatrie, incontinence, maux de la nuit, domicile, somnifères, hospitalisation à domicile, Résumé : La nuit est un espace temps qui s’inscrit entre nature et culture. C’est un élément physiologique nourri et investi d’une dimension culturelle assez fortement marquée au point que les individus modifient leurs comportements : par exemple, parmi les conduites propres à la nuit, il y a celles associées aux interdits et celles dues aux régressions sociales. Les rapports de police font état d’une recrudescence de la criminalité et des délits en période nocturne. Des études ont mis l’accent sur les relations existant entre l’alcoolisme et la nuit. Des ouvrages de sociologie, consacrés aux comportements des jeunes la nuit, mettent l’accent sur des comportements de groupe, consistant à vivre des expériences communes hors de la sphère adulte. C’est un temps qui se vit essentiellement dehors. Moment privilégié de la transgression, la nuit aurait un rôle de défouloir, de compensation et donc un rôle réparateur, contribuant à la cohésion sociale. La nuit permettrait de trouver un équilibre entre la rationalité et l’irrationalité.
Alors que dans la vieillesse, la nuit est un temps vécu non pas à l’extérieur, en groupe, mais dans la solitude du chez soi ou de l’institution. Un temps non pas de transgression, mais d’interrogations douloureuses. Ce que les professionnels de la nuit savent bien puisque l’individu renoue alors avec un certain type de relations sociales et que celles-ci lui permettent de s’émanciper de la scène sociale habituelle des normes et des rôles. Si le vécu du temps est autre, la parole et l’écoute le sont aussi. Parce qu’elle rend aveugle, parce qu’elle ne montre plus les objets et les gestes, la nuit invite à l’écoute. On pourrait dire de manière schématique que le flux et le reflux de la parole coïncident avec la montée du jour et la tombée de la nuit. Palabres, discours, bavardages seraient affaire de jour. Confidences et secrets appartiendraient à la nuit. Les paroles de la nuit ont un poids autre que celles du jour.
Dans les institutions et les services, jour et nuit sont deux mondes parallèles. L’on attend de l’un la rationalité et la rapidité, de l’autre le contact et l’écoute. Plutôt que de regarder ces deux temps comme antagonistes, peut-être serait-il judicieux de mêler leurs aspects les meilleurs, afin que le jour sorte de la seule fonctionnalité des actes et que la nuit gagne en sérénité.En ligne : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2006-1.htm Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=791 Exemplaires (1)
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Titre de série : Gérontologie et société, 138 Titre : Vieillesses ordinaires Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2011 Importance : Broché. 275 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 26,50 € Langues : Français (fre) Tags : Parcours de vie,territoire, prestation, vieillissement, retraités, APA, ségrégations sociales, citoyenneté, personne âgée Résumé : Maximilienne Levet-Gautrat, sociologue, affirmait dès 1994 dans la revue « Générations » que la vieillesse pouvait être caractérisée par quatre « valeurstierces », tierces comme le Tiers État : la lenteur, la fragilité, la frugalité et la disponibilité. Dix-sept ans plus tard, ces quatre mots peuvent aider à regarder l’avance en âge et à en tirer le rôle profond des plus âgés.
La lenteur, le plus souvent, n’est pas volontaire : la personne vieillissante se voit, en effet moins agile, moins rapide dans ses gestes puis dans sa pensée même. Le ralentissement porte très inégalement sur les diverses fonctions mais devenu sensible, il marque le grand âge. Mais cette lenteur s’oppose à la précipitation qui caractérise les sociétés modernes, à l’extrême vitesse des calculs électroniques. Elle est un des facteurs d’exclusion plus ou moins brutale des vieux des champs sociaux. Car il faut aller vite pour répondre aux questions de la voix désincarnée d’un répondeur, aller vite pour taper son code aux DAB, aller vite pour traverser une rue, aller vite pour pleurer un défunt. Et pourtant, une réflexion intergénérationnelle s’amorce pour ralentir ce rythme : mouvement peut-être encore anecdotique de la slow-food amoureuse de la qualité, opposée aux fast-food insipides, introduction de vitesses variables dans divers mécanismes, limitation de vitesse sur la route... Pas encore une vertu ou une valeur, la lenteur n’est déjà plus tout à fait une tare.
La fragilité est une situation de risque pour l’équilibre de la vie et de la santé. Les incapacités relativement mineures qui existent et s’accroissent n’entravent pas encore l’autonomie de vie mais le moindre accroc peut faire basculer. Sans conduire nécessairement à la « dépendance », la fragilité caractérise le très grand âge. Sa reconnaissance oblige à l’adaptation de l’environnement et à des précautions dans la surveillance individuelle de la santé des personnes âgées mais aussi de tous ceux –vieux ou pas– qui, momentanément ou durablement, présentent des défaillances.
La frugalité n’est pas toujours, elle non plus, volontaire. Même si les retraités de France ont un niveau de vie globalement équivalent à celui de l’ensemble de la population, pour chaque retraité cette situation correspond le plus souvent à une diminution de revenus : une certaine forme de frugalité s’impose. La frugalité, la modération des consommations, cette sorte d’aurea mediocritas des Anciens (la modération demeure dorée !) peut aussi constituer un appui, une compensation à la fragilité, une autre façon de savourer la vie. Les mouvements écologiques s’appuient sur les valeurs de fragilité de notre environnement et de frugalité dans son exploitation pour un meilleur partage des richesses naturelles et du travail humain et ainsi rejoindre ces valeurs, au-delà des spécificités politiques et sans ascétisme.
La rapidité et l’avidité ne rendent disponible ni à l’épanouissement personnel, ni à l’attention aux autres. La disponibilité est aussi une des ouvertures de la vieillesse : n’étant plus contraint au travail productif, moins chargé de responsabilités familiales, le retraité peut davantage s’ouvrir aux autres puisqu’il dispose de plus de temps disponible. Est-il, pour autant, plus disponible aux autres ? La question n’est pas résolue : les avis péjoratifs sur la vieillesse en montrent l’égoïsme, le repli sur soi et sur le passé pendant que d’autres la voient comme âge de la sagesse, de la transmission et du lien. La disponibilité de l’aîné est-elle une constatation ou un souhait, un projet ou un rêve ?
Dans une sorte d’écho aux réflexions de Maximilienne Levet, l’OMS a lancé en 2005 le guide des « Villes amies des aînés » qui a été adopté par plusieurs centaines de villes dans le monde et notamment en France. Ce guide qui est, en quelque sorte, le pendant du projet des « Villes amies des enfants » lancé par l’UNICEF dès 2002, montre l’intérêt croissant des collectivités humaines à l’égard de leurs membres réputés naturellement plus « fragiles » que les adultes dominants, mais dont le rôle social ne doit pas être occulté. L’analyse des diverses préconisations montre qu’hormis des recommandations « techniques » particulières (accès aux aides et soins si nécessaire pour tous, accès à l’éducation pour les enfants…), l’adaptation des villes à ces populations plus fragiles améliore aussi la qualité de vie de l’ensemble de la population, confirmant l’affirmation : « projeter pour les jeunes, c’est exclure les vieux, projeter pour les vieux c’est inclure tout le monde ».
Cette « conception universelle », universal design, est nécessaire dans un monde de longévité : accessibilité, environnement, objets, appareils doivent y être conçus pour être destinés au plus grand nombre, au-delà des différences de taille, de force, d’habileté. C’est là sans doute un des apports les plus puissants de la « révolution de la longévité » à l’ensemble de la société.
La plupart des textes, articles, recherches sur la vieillesse s’intéressent d’abord à la vieillesse extra-ordinaire : la vieillesse fragilisée, malade, infirme, « dépendante ». Celle-ci se trouve – de fait – concentrée dans la dernière période de la vie, heureusement minoritaire, même à ces grands âges. Plus de la moitié des bénéficiaires de l’APA ont dépassé 79 ans et le quart 89,5 ans. Les médecins s’intéressent à la santé, certes, mais au quotidien, ils traitent la maladie. Les solidarités publiques s’intéressent à tous les citoyens, certes, mais elles traitent des difficultés plus grandes et de leur compensation. Les personnes âgées sont ainsi considérées comme des éléments « passifs » de la société, ceux qui « reçoivent » plus qu’ils ne donnent/participent – à la limite (inconsciemment franchie parfois) de la « bouche inutile ».
Or, lorsqu’on on examine les travaux sur les solidarités informelles, on relève très peu de documents relatifs aux aides financières et humaines descendantes, pourtant bien cernées par Claudine Attias-Donfut, son équipe et quelques autres, alors que ces mêmes aides, lorsqu’elles sont ascendantes, sont très largement décrites.
Les conjoint(e)s eux(elles)-mêmes âgé(e)s sont de très loin les principaux pourvoyeurs d’aide aux personnes âgées fragilisées. Leur situation est largement évoquée dans l’accompagnement de maladies lourdement handicapantes comme les maladies neuro-dégénératives, mais beaucoup moins dans les soutiens « croisés » des ménages âgés ordinaires qui, grâce à ces échanges spontanés, peuvent maintenir plus longtemps une grande autonomie de vie et une meilleure participation sociale. Ces entraides disparaissant lors du veuvage, celui-ci se révèle une situation dangereuse, davantage même pour les hommes, plus tardivement frappés, que pour les femmes qui peuvent passer de longues années dans une solitude souvent douloureusement vécue, plus ou moins atténuée par les relations familiales et amicales.
La grand-parentalité active, qui vient d’être décrite dans la note n°199 du Centre d’Analyse Stratégique est très importante notamment dans la combinaison des obligations familiales et professionnelles. Les grands-parents fournissent plus de 23 millions d’heures d’accueil des petits-enfants, autant que les assistantes maternelles. Ce sont pour la plupart des seniors retraités, davantage que des septuagénaires.
La question de l’arrière-grand-parentalité, concernant désormais plus de 2 millions de personnes en France commence à être étudiée. Il semble que la présence de ces bisaïeul(e)s (rarement encore trisaïeul(e)s) qui ont presque tous dépassé les trois quarts de siècle puisse donner aux enfants le sens de la durée, de la transmission, du vieillissement, surtout lorsque ces arrière-grands-parents, même encore autonomes, ne peuvent plus comme beaucoup de grands-parents le font, les accueillir, surtout très jeunes, mais les rencontrer dans des relations moins fréquentes mais qui peuvent demeurer intenses.
Il a été également relevé que les aides financières descendantes des seniors et personnes âgées aux jeunes adultes ou aux enfants et adolescents sont beaucoup plus importantes que les aides ascendantes. Les chiffres de celles-ci sont globalement plus faibles mais plus visibles, dans la mesure où, souvent, la charge en est plus lourde individuellement. Il n’est que de voir les restes à charge à domicile ou en institution lorsque des personnes âgées ou du grand âge requièrent des aides et soins de longue durée d’une certaine importance. Les aides « descendantes » sont plus fréquentes et très inégales, du menu cadeau de fête à l’aide à l’acquisition d’un bien durable (véhicule, logement...), sans compter l’accueil d’enfants ou petits-enfants adultes en difficulté.
Autant et plus que des « aidés » le « senior » et la « personne âgée » sont des « aidants », ils apportent un concours d’intensité, bien entendu, inégale, à leurs pairs dans l’âge mais aussi aux autres membres de leur entourage, y compris aux « grands aînés » qui peuvent être leurs parents.
Nombreux dans la cité, utiles dans la société, les vieux ordinaires rejoignent les vieux extra-ordinaires, – ceux qui sont aidés après avoir aidé, ceux qui « sont » et n’« agissent » plus –, ils les rejoignent dans ces transmissions, ces utilités incommensurables, ineffables, impalpables, immatérielles qui sont le véritable ciment des sociétés. Ces transmissions de la pensée, du sentiment, de la mémoire, ces transmissions qui s’enrichissent sans trêve depuis toujours, partout et en chaque lieu. Gardiens, dit-on, des traditions, les vieux, les anciens, les aînés savent désormais être témoins de transformations, eux qui en ont vécu tant. Dans une société dont les techniques bougent très (trop ?) vite, être un aîné vivant veut dire être quelqu’un qui a su adapter son quotidien à ces bouleversements.En ligne : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2011-3.htm Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=792 Exemplaires (1)
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Titre de série : Gérontologie et société, 98 Titre : Le grand âge Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise FORETTE, Directeur de publication ; Geneviève ARFEUX-VAUCHER, Auteur ; Claudine ATTIAS-DONFUT, Auteur Editeur : PARIS [France] : Fondation Nationale de Gérontologie Année de publication : 2001 Importance : Broché. 277 pages Format : 24 x 16,5 Prix : 25 € Note générale : Vieillesse, âge avancé, grand âge, ce sont des termes constamment utilisés sans qu’on puisse leur donner un sens tout à fait précis. Le découpage en segments de la vie humaine, de son début jusqu’à sa fin, est de plus en plus malaisé au fur et à mesure que la longévité s’étend. Traditionnellement, nos sociétés avaient affaire avec l’enfance – temps de croissance et de formation –, l’âge adulte – temps de production et de reproduction –, et la vieillesse – temps de déclin et d’approche de la mort –. L’étirement du temps de vie et les changements dans l’utilisation de ce temps font rechercher de nouvelles définitions. Toutefois, sans qu’on puisse donner une limite certaine à ce qu’on appelle couramment « le grand âge », on peut penser qu’il s’agit de « survivants », c’est-à-dire de gens qui vivent encore alors que la plupart de leurs contemporains sont décédés, c’est-à-dire, actuellement, des personnes qui ont plus ou moins largement entamé leur neuvième décennie d’existence. Langues : Français (fre) Tags : Vieillissement, personne âgée, démographie du grand âge, situation économique, vie familiale, décès, mort, vie relationnelle, sexualité, affectivité, désorientation En ligne : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2001-3.htm Format de la ressource électronique : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2001-3-page-8.htm Permalink : http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=787 Exemplaires (1)
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