[n° ou bulletin] Titre : |
VOL 33 - N° 3 - Septembre - Au coeur de l'intimité. |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Grégoire GREMAUD, Auteur |
Année de publication : |
2018 |
Importance : |
Agrafé. 33 pages |
Présentation : |
couv. illust. |
Format : |
29,7 X 21 |
Prix : |
14 € |
Note générale : |
"L’intimité est une notion complexe qui se construit comme un espace intérieur mettant en jeu le registre du secret vis-à-vis d’autrui, mais aussi de soi-même… (L’intimité entre secrets et dévoilement par Jean-Pierre Durif-Varembont. Cahier de psychologie clinique 2009/1 numéro 32.
Comme professionnels de la santé, nous sommes régulièrement confrontés à l’intimité des patients, parfois à leur corps défendant. À nous de trouver la juste place entre respect et possibilité d'expression de cette intimité.
Au Cameroun, une équipe soignante prend en soin l’anxiété du patient en attente d’une intervention chirurgicale pour une maladie cancéreuse. Ce soutien préopératoire propose d’aller au-delà de la stricte information biomédicale, utilisant l’approche globale des soins palliatifs. Un accompagnement psychologique est proposé, orienté patient et famille, en préopératoire mais aussi en postopératoire. Les compétences du patient sont valorisées faisant surgir des difficultés illustrant le changement culturel de ce mode d’approche.
Une équipe française nous fait connaître une pratique marginale et peu répandue d’art-thérapie, l’usage de la poésie comme expression de soi. L’intimité de chaque patient peut alors se révéler par l’expression poétique qui utilise le champ voilé de la métaphore. Le bénéfice de cette approche est esquissé dans une étude qualitative de petite taille susceptible d’ouvrir un champ de découvertes.
Un chercheur traite de la place de la sexualité en soins palliatifs cancérologiques.
27 patients interrogés confirment le souhait, pour beaucoup d’entre eux, d’une sexualité active malgré la maladie grave. Ce thème reste cependant tabou pour de nombreux professionnels qui peuvent avoir le sentiment de se dévoiler eux-mêmes en abordant cette question très intime. Il s’agit aussi d’un plaidoyer pour laisser une place à l’hôpital afin que puisse y vivre l’intimité du couple.
L’article considérant la spiritualité dans la pratique infirmière interroge notamment sur la légitimité de l’action soignante sur ce terrain délicat de l’intimité. De fait, les patients valident ce questionnement partagé qui traite de la question du sens. Cette recherche-action, encore limitée aux considérations des focus-groupes, encourage des études ultérieures qui devront nous donner les résultats de l’introduction d’un outil de recueil des données sur la spiritualité.
« Sédation continue maintenue jusqu’au décès, un traitement vraiment efficace ? » Un titre accrocheur, provocateur, pour une étude qualitative franco-polonaise qui ose poser la question à des professionnels de la santé. Cette question de la sédation palliative ne cesse de faire débat et c’est très bien ainsi. Le doute étant par essence éthique, la question du bénéfice d’un tel soin mérite d’être abordée. À mon avis, la sédation en fin de vie n’est pas seulement un choix comme pourrait l’être l’euthanasie ou l’assistance au suicide, pas seulement une technique médicale, mais un véritable soin. L’équipe soignante veille en effet à assurer au malade un confort optimal par une attention minutieuse à son expression corporelle, par les soins de bouche, la mobilisation fréquente, l’instillation de goutte oculaire et si nécessaire la mise en place d’une sonde urinaire.
Les traitements symptomatiques, essentiellement antalgiques, sont bien sûr maintenus en association avec la sédation. Le plus souvent, le patient présente des traits détendus et sa respiration est plus calme. Cliniquement, il paraît confortable.
Ma longue expérience de médecin en soins palliatifs avec le constat de la satisfaction des proches et des équipes soignantes dans la plupart des situations m’encourage à maintenir cette proposition qui bien souvent rassure à juste titre le patient. Certes la question du confort sous sédation est difficile à évaluer et mérite que ce sujet soit mieux exploré par d’autres études. On pourrait penser par exemple questionner les patients qui se sont trouvés sous traitement de midazolam à but sédatif aux soins intensifs. Toutefois, le caractère amnésiant du midazolam et les conditions de séjour très particulières des soins intensifs, pourraient rendre l’évaluation imprécise pour le patient qui aura alterné en les confondant des périodes de sédation et d’éveil.
L’indication à une sédation profonde et continue jusqu’au décès doit être posée de manière irréprochable, à savoir en présence d’un symptôme physique (le plus souvent la dyspnée) ou psychique (souvent un delirium ou une angoisse majeure), devenu réfractaire de toute évidence. Le caractère réfractaire du symptôme engendre bien évidemment une souffrance elle aussi réfractaire et il ne s’agit pas là de jouer sur les mots. Dans de telles situations, j’ai personnellement toujours défendu une sédation profonde au niveau 5 de l’échelle de Rudkin.
Le principe de précaution implique alors d’avoir recours à la sédation en fin de vie plutôt que de s’en passer. Sédater peut bien sûr ne pas être éthique, ne pas sédater peut tout aussi bien ne pas l’être." |
Langues : |
Français (fre) |
Tags : |
Soins palliatifs, fin de vie, intimité |
En ligne : |
https://www.cairn.info/revue-infokara-2018-3.htm |
Permalink : |
http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=bulletin_display&id=1565 |
[n° ou bulletin]
| |