[n° ou bulletin] Titre : |
VOL 32 - N° 1 - Mars - Paradoxes et diversités des soins palliatifs. |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Gilbert ZULIAN, Auteur |
Année de publication : |
2017 |
Importance : |
Agrafé. 29 pages |
Présentation : |
couv. illust. |
Format : |
29,7 X 21 |
Note générale : |
"Parmi les nombreux privilèges d’une revue comme celle que vous tenez en mains, il y a celui de pouvoir explorer des domaines qui ne sont pas, en apparence du moins, liés directement à ses propres objectifs. Ce peut être un exercice délicat quand le but est d’illustrer une discipline, en l’occurrence les soins palliatifs, qui se trouve être plutôt en fin des processus de soins, après que toutes les autres ont tour à tour mis en évidence leurs indéniables qualités. Cette discipline est d’ailleurs une des plus récentes à faire l’objet d’une reconnaissance de spécialité au sein même de la profession médicale, bien qu’à des degrés divers selon les pays et les organisations sanitaires.
Il nous a donc paru d’intérêt général de publier le travail de Amar Azzouzi et Abdelhak Acidi qui ont étudié les motifs des choix d’installation des médecins privés dans une région de leur pays, l’Algérie. Ils ont observé un phénomène jugé inquiétant, celui d’une préférence marquée pour le milieu urbain aux dépens du milieu rural, suivant peut-être en cela l’urbanisation croissante des populations au niveau mondial. Dans leur article, peu importe qu’on ne lise jamais le mot palliatif, car on en devine les contours et les difficultés à venir lorsqu’il s’agira d’affronter la complexité de l ‘intrication des maladies chroniques et leur issue fatale. Une complète liberté laissée aux médecins ne garantit en effet pas un libre accès aux soins requis par l’état de santé d’une personne ou celui d’une population. Par conséquent, réguler l’offre en tentant de l’équilibrer par l’un ou l’autre moyen, incitatif ou coercitif, peut s’avérer obligatoire afin d’être en mesure de respecter le principe éthique de l’équité, aussi nommé justice distributive. Dans cette perspective, mais à moindre échelle et dans un contexte culturel différent, les autorités politiques du canton de Vaud, en Suisse, élaborent un projet qui renverse les habitudes (www.vd.ch/consultations). Après avoir constaté l’urbanisation et l’évolution des médecins vers toujours plus de spécialisation, ce projet met désormais l’accent sur les médecins de premier recours, sur les soins à domicile et déplace les professionnels sur le lieu de vie des patients pour notamment répondre au vieillissement de la population, un phénomène heureux s’il en est et désormais universel.
On se plongera ensuite dans la lecture de l’article de Camille Legrand et Pascal Le Maléfan qui nous emmènent ou plutôt nous ramènent vers le patient. C’est bien lui qui détient les clefs de son histoire toute personnelle, privée, et qui les usent ici de manière inattendue au point que le rire en devient thérapeutique. N’était-ce pas le propre de l’Homme avant que des recherches ne nous montrent que primates et rats en sont également pourvus, la comparaison s’arrêtant là pour le moment. Ne trouve-t-on pas dans certains établissements de santé des troupes de clowns qui viennent apaiser les souffrances et donner du bon temps. Toujours est-il que chacun peut aujourd’hui conduire son chemin comme il l’entend, quitte à n’être pas toujours compris, et demander à son tour le respect pour ses valeurs et les moyens de défense dont il a besoin afin d’accomplir son parcours jusqu’au sourire que la mort vient imposer tôt ou tard.
A l’inverse du précédent, l’article particulièrement courageux de Roger François Keubo Nguepy, Donald Mutarambirwa et Patrice Bianke nous confronte au groupe, à la famille, aux proches dans ce qu’ils ont de potentiellement insupportable tout en disant vouloir être bienfaisants. Cette constatation implique la mise en œuvre d’une stratégie de communication cherchant à épargner les uns et les autres sans pour autant perdre le sens de l’action thérapeutique dont le patient doit absolument être le bénéficiaire. Il y a de l’espoir au-delà d’une éventuelle espérance, mais le temps manque parfois pour que l’éducation et les enseignements reçus se traduisent en actes véritables et pas seulement en pensées. C’est hélas d’autant plus vrai en fin de vie.
En une suite bienvenue, Patrice Bianke, Roger François Keubo Nguepy et Katarzyna Chmielewska nous conduisent à la rencontre d’une culture bien particulière et à l’interface entre la représentation de la mort et sa réalité tangible. Et quand celle-ci se présente alors que la bonne logique du temps qui passe ne le voudrait pas, y trouver du sens rend la démarche à proprement parler impossible. Au final, mourir n’est probablement rien d’autre en effet que terminer de vivre, mais ce n’est pas pour autant plus simple d’y parvenir et d’y trouver du sens.
Au terme de ce premier numéro de l’année 2017, on aura pris conscience de la multitude et de la diversité des attitudes, des pensées, des moyens et des ambitions face pourtant à notre seule destinée commune. Puissent les mois à venir ouvrir les cœurs et les esprits afin de gommer les trop pleins de différences, les inégalités criantes, les scandales en tout genre et les souffrances inutiles." |
Langues : |
Français (fre) |
Tags : |
Soins palliatifs, diversité |
En ligne : |
https://www.cairn.info/revue-infokara.htm |
Permalink : |
http://docifsi-ihfb92.fr/opac_css/index.php?lvl=bulletin_display&id=1298 |
[n° ou bulletin]
| |